vu de là-bas (?) ....

"La construction d'un Etat-nation n'est pas une entreprise de tout repos. Pour The Wall Street Journal, la France en fait l'expérience éprouvante en Côte-d'Ivoire. Le journal juge toutefois que "hormis sa position déshonorante de repli sur le dossier irakien, Paris a toujours accepté ce genre de défi et l'accepte encore une fois en jouant un rôle prééminent dans son ancienne colonie d'Afrique de l'Ouest".

La reprise de la guerre civile opposant les forces du président Laurent Gbagbo à celles des ex-rebelles du nord du pays a coûté la vie samedi 6 novembre à neuf soldats français à Bouaké, tués dans un bombardement aérien de l'aviation gouvernementale. "Paris n'avait pas d'autre choix que de riposter en détruisant la petite force aérienne ivoirienne. Et les troupes françaises ont occupé les deux plus gros aéroports", observe le journal dans un éditorial.

Cependant, "l'intervention militaire française en Côte-d'Ivoire a apporté son lot de conséquences inattendues", remarque le quotidien. Pour preuve, les scènes de désordre à Abidjan et à Yamoussoukro, et l'embrasement du ressentiment antifrançais, essentiellement parmi les Ivoiriens pro-Gbagbo.

Le quotidien financier américain ne tient pas rigueur du fait que "les Français ont agi unilatéralement en Côte-d'Ivoire, sans le feu vert des Nations unies", obtenu seulement a posteriori. "C'est que Paris devait sauver des vies, notamment celles de ses ressortissants". Mais force est de constater que l'intervention française en Côte-d'Ivoire est "un fiasco", souligne le quotidien, qui dit citer le mot du ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. Pour sortir de cette situation, Paris compte s'appuyer sur le contingent de 6 000 Casques bleus et réclame aussi un embargo sur les armes, des sanctions économiques contre le gouvernement ivoirien et des interdictions de voyager pour certains dirigeants.

Mais, "dans sa quête de soutien international, la France est sur un terrain glissant", estime le WSJ. Le journal ne cache pas une certaine amertume envers le chef de l'Etat français, Jacques Chirac, dont l'attitude semble guidée par un défi permanent à l'hégémonisme américain. "La semaine passée, il a envoyé promener le Premier ministre irakien par intérim, Iyad Allaoui, qui coopère avec les Etats-Unis pour essayer d'instaurer la démocratie en Irak".

Or, en défendant ses stricts intérêts nationaux, Paris prend certaines libertés, constate le quotidien. "M. Chirac n'a pas demandé au Conseil de sécurité l'autorisation de prendre le contrôle des deux aéroports." Pourtant, le journal ne doute pas de "la bonne volonté de Paris, celle de reconstruire un pays stable et pacifique".

Et le quotidien de conclure : "En d'autres termes, les défis auxquels sont confrontés les Français en Côte-d'Ivoire, qu'il s'agisse de la violence comme de la complexité de la politique régionale, ressemblent à ceux des Américains en Irak. Les Etats-Unis soutiennent fermement la France en Côte-d'Ivoire. Dommage que la France ne lui rende pas la pareille."

[source: courrier international]

hé oui ( smiley qui lève les yeux au ciel)

Côte d'Ivoire : les contradictions françaises
par Dominique Moïsi,
Directeur adjoint de l'Ifri (Institut français des relations internationales).


La Côte d'Ivoire constituait, hier, l'une des vitrines de la réussite de la France en Afrique. Elle est devenue, aujourd'hui, une forme de contre-modèle. En ce début de XXIe siècle, la logique humanitaire - dans le cadre d'une mission des Nations unies - de la France entre en conflit avec les restes d'un passé colonial. Aux yeux du monde extérieur, notre pays paraît comme assis entre deux chaises. Il en ferait trop, comme aujourd'hui, ou il n'en fait pas assez, comme hier, dans l'Afrique des grands lacs, où certains lui font aujourd'hui le procès de ne pas avoir prévenu le massacre des Tutsis par les Hutus.

Le continent africain semble avoir toujours suscité le meilleur comme le pire de la France. Il y a, d'un côté, l'action généreuse face à l'indifférence générale, des Européens et de l'Occident dans son ensemble, depuis la fin de la guerre froide. Il y a, de l'autre côté, un engagement qui, trop souvent, s'est fait plus dans l'intérêt des régimes que de ses citoyens. Le péché de la France est de s'être trop souvent mal intéressée à l'Afrique, d'avoir confondu logique humanitaire et calculs géopolitiques et d'avoir eu une politique trop peu transparente. Tout cela a fait que notre politique est apparue trop souvent comme anachronique et déplacée, comme si la France avait trouvé dans la partie francophone du continent africain, un champ d'action à sa mesure, pour une Amérique « aux petits pieds ».

Ce qui se produit, aujourd'hui, est la conséquence de ces ambiguïtés et de ces contradictions. La chute du prix du cacao, la mauvaise gestion de l'économie par les successeurs du président Houphouët-Boigny, l'instabilité politique qui a suivi le premier coup d'État militaire en 1999 ont plongé la Côte d'Ivoire dans la détresse et la confusion. Selon le Fonds monétaire international, le Produit national brut du pays a chuté de 7,4 % entre 1999 et 2003. Pour la Banque mondiale, l'espérance de vie en Côte d'Ivoire est, à quarante-six ans, en dessous de la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Ce déclin économique et social s'est accompagné d'un rejet croissant des immigrés de l'Afrique de l'Ouest et de la partie de la population venant du nord du pays.

En intervenant comme elle l'a fait pour éviter la répétition d'une violence qui aurait pu conduire à des massacres du type de ceux qui se sont produits en Afrique des grands lacs, la France a pris le risque de mécontenter tout le monde, le gouvernement du président élu, Laurent Gbagbo, comme les rebelles du Nord. Elle est apparue du fait de son passé colonial comme juge et partie.

L'Armée française a fait un travail admirable et nécessaire. Encore eût-il fallu que le pouvoir politique ait défini avec clarté sa mission et ait évalué avec réalisme les risques encourus par nos soldats. Le président de la République a réagi, comme il convenait, à l'attaque sur nos troupes, mais, ce faisant, il a pris le risque de condamner à l'exil définitif plus de dix mille de nos compatriotes qui vivent encore dans le pays.

Ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire n'est pas le début d'un enlisement, la comparaison avec le Vietnam est tout simplement absurde. C'est plutôt, au contraire, la conclusion d'un long et confus processus de désengagement de la France qui, à partir d'Abidjan, va s'accélérer. On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens, dit la sagesse populaire, mais on ne reste dans l'ambiguïté qu'à ses propres risques. C'est la leçon principale de l'échec des accords de Marcoussis. La confusion ivoirienne, qui doit secrètement réjouir Washington, devrait nous amener à tourner la page du « domaine réservé » de la politique africaine. Il y va de l'honneur international de la France et de l'intérêt bien compris des Français qui aimeraient comprendre comment ils sont arrivés dans la situation où ils se trouvent aujourd'hui.
Tout Ouest-France

vue d'ici, quoi en penser ?

tout le monde s'accorde à dire que chirac a eu la bonne réponse, même nos meilleurs ennemis actuels, les américains !

j'imagine la boucherie qu'ils auraient fait à la place de nos soldats !

la croix rouge a fait état de morts et de blessés ivoiriens plutot dûs à des coups de machette et de mouvements de foule, ; les balles tirées seraient du fait de l'armée ivoirienne, finallement dépêchée sur les lieus pour s'interposer entre les manifestants et les militaires français !

ce laurent gbagbo n'est pas clair, c'est un allumé qui se croit aussi inspiré par dieu !

j'ai de la peine pour les français pris au milieu de cette haine et pour les ivoiriens qui n'aspirnent qu'à la paix et il y en a beaucoup !

il faut dire que les médias ont surtout mis l'accent sur un quartier d'abidjan, l'hôtel ivoire !

un de mes clients nous disait ce midi,qu'il a eu au télephone ses parents qui habitent là-bas, ailleurs dans le pays, c'est calme, les gens continuent d'aller travailler et de vaquer à leurs petites affaires !

souhaitons que la médiation d'un pays africain tiers va calmer le jeu

mais c'est vrai que la france va devoir faire le deuil de son paternalisme africain

ben ben les américains .. ils ne peuvent pas dire autre chose!

quant au * paternalisme * français .. il s'agit plutôt, de protéger ses interêts financiers, du moins il me semble!

alors dans les médias français ce matin, on se targue de donner un nombre précis de *rapatriés* et de femmes violées là-bas, mais toujours rien sur les *dommages collatéraux* causés par la *riposte* et lors des *mouvements de foule*.

l'armée française, ce n'est pas d'aujourd'hui que les ivoiriens réclament son retrait (et ce ne sont pas les seuls), c'est valable en Iraq comme partout ailleurs, la solution ne peut venir que des peuples, pas d'une *puissance* extérieure.

_quant au * paternalisme * français .. il s'agit plutôt, de protéger ses interêts financiers, du moins il me semble! _

quand bien même cela est-ce : je ne connais personne qui investit à fonds perdus !
sans ces investissements, la côte d'ivoire serait restée à l'éat artisanal
d'autres investisseurs étrangers auraient pris la place et auraient été moins sentimentaux !
la france, comme la côte d'ivoire subit la mondialisation et paris ne fixe pas le prix du cacao (et même qu'il leur était payé plus cher qu'à d'autres pays producteurs)

je refuse d'entrer dans la logique de la mauvaise conscience

_alors dans les médias français ce matin, on se targue de donner un nombre précis de *rapatriés* et de femmes violées là-bas, mais toujours rien sur les *dommages collatéraux* causés par la *riposte* et lors des *mouvements de foule*._

bien sûr que si , on le sait : les journaux en ont fait état, mais on n'a pas le nombre précis, le tri entre la propagande est encore difficile à faire !
et il semble que les morts de ces derniers jours sont surtout imputables à leurs émeutiers et à leur propre armée !

-l'armée française, ce n'est pas d'aujourd'hui que les ivoiriens réclament son retrait (et ce ne sont pas les seuls), c'est valable en Iraq comme partout ailleurs, la solution ne peut venir que des peuples, pas d'une *puissance* extérieure. -

ben oui, moi aussi je veux que l'armée française quitte ces pays, mais n'a t-elle pas été appelée par les différents gouvernements de ceux-ci !

monsieur gbagbo était l'ami de nos socialistes, qui aujourd'hui battent leur coulpe : ce dernier pourrait être condamné pour crime contre l'humanité !

cela (transmis par mon beau-frère bété ) m'a bien fait rire même si ce n'est pas drôle : * cipdtf *

manque de bol, c'est pas lisible ! ceci dit, que ton beauf soit bété n'inclue pas qu'il ait raison sur toute la ligne !

escuses-moi, je suis assez abrupte, je m'intéresse aussi un peu à la question, j'ai eu des stagiaires ivoiriens et mon conjoint a passé toute sa jeunesse en côte d'ivoire

j'ai enfin réussi à lire

ben, je vois que nos amis ivoiriens ne sont pas dupes !

ça me fait rigoler, ils ont gardé un sens de l'humour au second degré !

mais je les plainds, ça ne va pas être rose pour eux !

Perfidie, roublardise, manipulation… :
La communauté internationale découvre Laurent Gbagbo

A peine le rideau est-il tombé sur la table-ronde de Linas-Marcoussis, sensée ramener la paix en Côte d’ Ivoire, que le chef de l’ État ivoirien sert à la communauté internationale un aperçu de sa nature de parjure qui n’a aucun sens de l’honneur ni de la dignité. Pourtant à la conférence de presse des chefs d’ État qui s’étaient réunis au chevet de son pays, le 26 janvier 2003, à Paris, Laurent Gbagbo avait laissé croire qu’il avait enfin compris. A peine rentré au pays, le voici qui encourage les jeunes désœuvrés de sa tribu à descendre dans la rue, à casser et à piller en toute impunité, sous la protection des forces de l’ordre.
Le président ivoirien, « par accident », comme disent les mauvaises langues, connaissait le contenu des accords de Marcoussis lorsqu’il les a signées. Et pourtant, Gbagbo les qualifie aujourd’hui de « propositions ». De même, ce samedi 1er février 2003, des dizaines d’autobus ont été réquisitionnés pour aller chercher, jusqu’à des centaines de kilomètres d’ Abidjan, des manifestants, et venir les déverser sur les autoroutes ou à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, dans le but de faire croire que les Ivoiriens ne veulent pas des accords de Marcoussis. Double langage et manipulation de l’opinion. Comme il a manipulé la conscience de ses parents en leur faisant croire que les « sudistes » sont les seuls « vrais Ivoiriens », et qu’il est de leur devoir de « sauver » la patrie, en chassant les étrangers et en dépouillant les autres de leurs biens.
Pour amener la population à sortir participer au référendum, l’homme disait que le texte de la Constitution n’était pas parfait, mais qu’il fallait le voter pour faire partir les militaires. Ensuite, au Forum pour la réconciliation nationale, il avait même avoué que l’article 35 de cette Constitution avait été écrit dans le but d’empêcher la candidature d’une personne bien déterminée. Au finish, c’est pourtant le même Gbagbo et ses collègues professeurs d’université qui combattront farouchement toute idée de révision de la Constitution de la Iiè République. De même, après les présidentielles truquées d’octobre 2000, Gbagbo avait juré devant un émissaire du gouvernement américain que les législatives seraient démocratiques. Mais à peine, le Rassemblement des républicains avait-il levé son mot d’ordre de boycott de ces élections, que l’homme avait retourné sa veste… L’homme est donc toujours égal à lui-même.
Après que ses soldats aient été mis en déroute par les mutins, Gbagbo et ses parents ne juraient plus que par les soldats français pour les contenir et les empêcher de prendre Abidjan. Aujourd’hui, à défaut de créer des emplois, il pousse la jeunesse désœuvrée à s’en prendre aux ressortissants et aux intérêts français en Côte d’Ivoire, sous prétexte que les accords de Marcoussis ne l’arrangent pas. « A chacun son petit français ! », crient les jeunes « patriotes » du Front populaire ivoirien, dans la rue, sous l’œil bienveillant de la Justice et des forces de l’ordre.
En vérité, ce qui se passe aujourd’hui ne devrait surprendre personne. C’est l’homme, tel qu’il a toujours été. Ce ne seraient pas les premiers engagements qu’il aura pris pour ensuite, immédiatement, les fouler au pied. Quant à ses partisans, ils savent que les carottes sont cuites, que le pouvoir leur a échappé et qu’ils vont, maintenant, devoir rendre des comptes. Cela valait bien une dernière marche…

Seydou

http://www.espace-francophone.com/afrique/ouest/2003_actualites-cote-d_ivoire.html

ben, je n'avais pas fait attention à ce trou du c , maintenant je suis dans l'édification !

j'avais des copains ivoiriens datant du lycée, musulmans, n'en déplaise à ce démagogue ivre d'ivoirité et d'église évangélique !

super intelligents qu'ils étaient ! j'espère qu'ils n'ont pas sombré dans l'avènement de ce monstre !

nomad_land a écrit:

escuses-moi, je suis assez abrupte, je m'intéresse aussi un peu à la question, j'ai eu des stagiaires ivoiriens et mon conjoint a passé toute sa jeunesse en côte d'ivoire

....keeeeeuuuua ? suis la seule qui savait pas que Nomad était une femme ? :s207:

et ouais, on peut faire son coming out à tout âge !

:s193: (je reste con, mais CON !)