Au secours des langues qui se meurent
La Terre perd ses langues, au rythme d'environ vingt-cinq par années. Et rare sont les résurrections, si l'on fait exception du latin, maintenu en vie par le Vatican, et de l'hébreu, ramené à la vie par l'État d'Israël.
Il se parle environ 5000 langues sur notre planète et, vers la fin du XXIe siècle, au rythme prévu il n'en restera que 2500. Peut-être moins.
Certains voient le progrès dans cette extinction linguistique, mais pas Claude Hagège qui se porte dans les faits à la défense des langues dans son essai «Halte à la mort des langues». Parce que langue et culture sont indissociables.
«Sait-on qu'en moyenne, il meurt environ 25 langues chaque année? Il existe aujourd'hui dans le monde 5000 langues vivantes. Dans cent ans, si rien ne change, la moitié de ces langues seront mortes.
À la fin du XXIe siècle, il devrait donc en rester 2500 environ, et sans doute beaucoup moins encore si l'on tient compte d'une accélération, fort possible, du rythme de disparition.
Certes, comme les civilisations, les langues sont mortelles, et le gouffre de l'histoire est assez grand pour toutes.
Pourtant, la mort des langues a quelque chose de tout à fait insolite, et d'exaltant quans nous nous en avisons : les langues sont capables de résurrection !
Mais la vigilance s'impose, faute de quoi toutes sont menacées, y compris le français.» C.H.
CLAUDE HAGEGE un virtuose de la linguistique