ÉCONOMIE AMÉRICAINE - Les coulisses glauques du monde merveilleux de Disney
Est-ce pour fêter Noël qui arrive ? La presse américaine s'intéresse de près au monde merveilleux de Disney et, surtout, aux coulisses sordides de cet univers. The Wall Street Journal lève le rideau sur "le sport violent qu'est la politique au sein des conseils d'administration". Pour le quotidien économique américain, "Disney n'est qu'un exemple de la concurrence implacable que se font les dirigeants au sein des entreprises". Ainsi, explique le journal, "le procès que quelques petits actionnaires intentent actuellement à la maison Mickey dans l'Etat du Delaware montre que Michael Eisner, le directeur général de Disney, n'a pas hésité à mentir publiquement, à encourager les rivalités entre directeurs jusqu'à la rupture ni même à demander à des collaborateurs directs de certains des grands directeurs d'espionner ceux-ci et de lui faire un rapport régulier".
Le licenciement de Michael Ovitz, l'ex-numéro deux de Disney, est d'ailleurs révélateur de la manière dont l'argent a été jeté par les fenêtres à la fin des années 1990, s'indigne The Christian Science Monitor. Cet argent manque aujourd'hui, dans une entreprise qui, depuis un certain temps, est en difficulté. "De quoi faire rougir Mickey", affirme le quotidien de Boston, qui décrit comment "Eisner a fait venir Michael Ovitz pour un salaire annuel de 1 million de dollars, deux fois plus que ce qui se faisait à l'époque - en 1995 - dans les autres sociétés pour un poste équivalent... Et, au bout de quatorze mois, Ovitz est débarqué par celui-là même qui l'a fait venir, pour des questions de rivalités personnelles - avec de coquettes indemnités de départ : 140 millions de dollars..." De quoi comprendre que les petits actionnaires aient attaqué le "monde merveilleux" en se demandant si tout cet argent ne leur avait finalement pas été, d'une certaine manière, volé...
Eric Glover